Rat gris © Lac de Nantua

Présentation et descritpion

Rat surmulot, Meyzieu, novembre 2017 © J.P .Rulleau

Rat surmulot Rattus norvegicus (BERKENHOUT, 1769), autres noms communs : Surmulot, Rat d’égout, Rat gris. Le nom d’espèce norvegicus est une référence erronée au pays d’origine. Comme tous les Rattus, le surmulot est originaire d’Extrême-Orient, plus précisément de Chine (CHEYLAN, 1984).

Rongeur au pelage généralement brun-gris sur le dessus et gris plus clair en dessous à noirâtre dessus. Aspect robuste avec une longueur de 38 à 52 cm dont 17 à 23 cm pour la queue. Sa queue annelée et presque dépourvue de poils est plus courte que le corps. Elle est bicolore, foncé dessus et pâle dessous. Cette espèce diffère du Rat noir par ses oreilles plus courtes, plus charnues, plus velus, atteignant à peine l’œil si elles sont repliées en avant ; queue plus courte, plus épaisse, foncée dessus, pâle dessous (MAC DONALD  et BARRET, 1995).

Selon CHEYLAN (op cit.), l’espèce est trop récente en Europe pour que des sous-espèces aient pu s’y différencier. En France, le surmulot est considéré comme introduit. Cette espèce est inscrite à l’annexe I de l’arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain. A ce titre, est interdit sur tout le territoire métropolitain et en tout temps l’introduction dans le milieu naturel, qu’elle soit volontaire, par négligence, ou par imprudence, des spécimens vivants de surmulot.

Nocturne mais aussi diurne si les prédateurs sont actifs la nuit (renard roux par exemple). Visible le jour si la densité est élevée ou les individus sont peu dérangés. Régime : omnivore avec une préférence pour les aliments riches en protéines et en amidon : grains de céréales, graines d’autres végétaux, invertébrés (limaces, escargots, larves), vertébrés (grenouilles, œufs d’oiseaux, oisillons, poissons, jeunes mammifères).

Le surmulot est généralement commensal de l’homme. Il fréquente les tas d’ordures, les silos et entrepôts de denrées, fermes, élevages de volailles… il est présent dans les villes (égouts, maisons) mais aussi dans les fossés et au bord des étangs. Il creuse des galeries rarement situées à plus de 50 cm de profondeur. Le domaine vital s’étend de 12 à 400 m². Un individu peut parcourir en une nuit entre 2 et 4 km. Espèce sociable, elle vit en groupe familiaux hiérarchisés issus d’un couple ou d’une femelle. Les colonies comprennent plusieurs de ces groupes (clans) formés d’un mâle dominant, d’un harem de femelles et de mâles dominés. L’espèce peut se reproduire toute l’année si la température est douce et la nourriture abondante. La reproduction est moins intense en montagne. La maturité de la femelle est de 8-12 semaines, la gestation de 20-24 jours. La productivité moyenne est de 24 jeunes par an (MAC DONALD et BARRET, op cit.). Les données récoltées en Rhône-Alpes sont régulièrement réparties tout au long de l’année.

Etat des connaissances

Historique

Selon VIGNE (op. cit.), le rat surmulot n’aurait atteint l’Europe centrale et occidentale qu’après 1700 si l’on se fie aux textes des naturalistes du 18ème siècle. La région Rhône-Alpes a probablement été conquise à cette époque. Paris aurait été touchée peu après 1750. En 1863, le surmulot est donné comme commun dans le département de l’Ain (OGERIEN, 1863). En Rhône-Alpes, au cours des 40 années écoulées, le surmulot aurait refoulé le rat noir et entraîné sa régression en Rhône-Alpes (ARIAGNO, 2010).

Aujourd’hui, il est partout présent (CHEYLAN, op. cit.). En Rhône-Alpes, les données antérieures à 2005 proviennent essentiellement des départements de la Loire et de l’Isère ; il est probable que cela reflète un meilleur versement des données anciennes de ces départements dans la base de données régionales qu’une réelle différence de répartition de l’espèce. Au sein de la base de données régionale, la plus ancienne donnée date de 1975 et est issue d’une analyse de pelotes de réjection à Poncins dans la Loire.

Etat des connaissances du rat surmulot

Distribution actuelle

Originaire d’Asie, le surmulot a colonisé l’Europe centrale et occidentale à partir du 18ème siècle. Aujourd’hui, il est présent partout dans le Monde, à l’exception de l’Antarctique, son aire de répartition est une des plus vastes du monde.

En Rhône-Alpes, il est présent dans les huit départements, largement répandu en plaine et semble délaissé les grands massifs alpins (Chablais, Arve-Giffre, Tarentaise, Vanoise, Dévoluy, Baronnies) et le Haut-Vivarrais en Ardèche. Selon FAYARD (1979), le surmulot est très abondant en Dombes, dans les berges des étangs.

Selon ces données, cette espèce peut être considérée comme (très ?) commune à l’échelle de la région.

Les données issues de la base de données régionale indiquent une détection de l’espèce quasiment constante au cours de l’année. Les observations sont faites essentiellement en dessous de 600 mètres d’altitude. La majorité d’entre elles sont réalisées entre 200 et 400 m. Selon les données, semblent bien fréquenter les poulaillers, les composts et les aires de nourrissage hivernal des oiseaux.

Sur les 1828 données, 267 font mention d’individus morts (écrasés par des véhicules ou prédatés par le Faucon crécerelle ou le Chat domestique) ; 110 données proviennent d’analyse de pelotes de réjection d’effraie des clochers, de grand-Duc d’Europe et de chouette hulotte. L’espèce est également trouvée au sein de quatre crottiers de genette commune dans la commune de Dornas en Ardèche.

A noter qu’à Bessenay (Rhône), un individu se fait surprendre par un jeune Écureuil roux à peine plus grand que lui qui semble vouloir jouer lui sautant sur le dos en l’agrippant. Le jeune rat surpris prend la fuite tout en étant poursuivi par le jeune écureuil.

Rat surmulot, Parc de Gerland, novembre 2017 © TISSIER Dominique

Menaces et conservation

rat surmulot, le grand large Meyzieu © Jean-Marie Nicolas, LPO Rhône.

Aucune menace ne semble peser sur cette espèce bien répartie. Cette espèce est réputée être un vecteur de nombreuses maladies humaines (AYRAL, 2015) : Fièvre Hémorragique avec Syndrome Rénal, Hépatite E, Poxvirose, Leptospirose, Peste bubonique, Typhus murin, Bartonellose, Fièvre de Haverhill et autres .

Rédacteur : Benoit FEUVRIER