Présentation et description

Le mulot alpestre Apodemus alpicola mesure 86-112 mm (tête et corps) et possède une queue de 93-124 mm. Son poids est compris entre 18 et 38 g.

Il possède ainsi une taille intermédiaire entre les deux autres mulots : Mulot sylvestre Apodemus sylvaticus et Mulot à collier Apodemus flavicollis mais avec une queue proportionnellement plus longue que chez ces derniers.

Son pelage varie du gris au beige, avec des flancs plus clairs et un ventre jamais totalement blanc. Cette espèce, longtemps considérée comme une sous-espèce du mulot à collier, est donc impossible à distinguer morphologiquement, sur ces précédents critères, des deux autres espèces de mulot (mulot sylvestre et mulot à collier). Toutefois des mesures ostéologiques crâniennes précises (plus ou moins évidentes à prendre et sur des cranes complets et en bon état) permettent une distinction de l’espèce dans certains cas.

L’espèce se rencontre entre 500 et 2400 m (capturé entre 1300 et 2200 m en France) dans bon nombre d’habitats : forêts avec milieux rocailleux humides, pelouses subalpines, futaies de mélèzes et de pins, aulnaies, bords de ruisseau,…Le mulot alpestre peut vivre en sympatrie avec les deux autres espèces de mulot, mais semble dominant à haute altitude.

Omnivore, Apodemus alpicola consomme des insectes au printemps, des fruits et des graines l’été et l’automne.

Etat des connaissances

L’espèce est endémique en Europe et sur l’arc alpin (formellement identifiée en Autriche, Suisse, Italie et France). La France constitue sa limite occidentale de répartition.  Le mulot alpestre a été détecté sur le Vercors (dés 2001 par P.E. Biron avec analyses génétiques à l’appui), dans les Ecrins, en Vanoise (haute vallée de la Tarentaise) et dans la vallée de l’Ubaye (QUERE et LE LOUARN, 2011).

En l’état actuel, il ne sera pas présenté ici de carte de répartition du mulot alpestre. En effet, les très rares données de la base utilisée pour l’élaboration de cet atlas concernent des individus observés à plus ou moins haute altitude, sans confirmation génétique ni même morpho-anatomique (mesure précise du crane, par exemple). La confusion avec les deux autres espèces ne peut en effet être écartée.

Menaces et conservation

Les menaces sont difficilement identifiables pour cette espèce finalement très peu connue.

L’amélioration des connaissances constitue une piste d’action privilégiée afin de préciser le statut du mulot alpestre, en particulier dans nos massifs rhônalpins : identification formelle sur la base de critères génétiques, précision sur l’aire de distribution, étude sur la répartition spatiale des trois espèces de mulot,…