Campagnol roussâtre, Vercors, mai 2017 ©Bernard Frachet

Présentation et description

Campagnol roussâtre, Le Grand Ratz, 2015 © Solenn Chaudet

Petit rongeur trapu à pelage brun-roux dessus, le campagnol roussâtre présente des flancs gris-brun et un dessous gris jaunâtre. Il présente des oreilles bien développées et une queue de grande taille pour un campagnol. La confusion est possible avec d’autres espèces de micro-mammifères et en particulier les autres espèces de campagnols dont il se distingue par sa couleur roussâtre caractéristique, ses yeux plus grands, ainsi que la plus grande taille de ses oreilles et de sa queue. Les mensurations sont : longueur « tête + corps »  7-12,5 cm ; queue  36-72 mm, poids  14-40 g.

Ce campagnol est diurne et nocturne (surtout en été). Végétarien, il se nourrit de baies, de graines, de feuilles de végétaux ligneux et d’écorces. En hiver, il consomme également des feuilles mortes. Son habitat est constitué de forêts de feuillus et mixtes avec sous-bois dense, parcs, talus des bocages, haies et prairies. Il évite les forêts de résineux, excepté en Scandinavie. Il construit un nid globuleux en mousse, feuilles, plumes (en forêt) et en herbe et mousse (en prairies), placé à 2-10 cm sous terre, entouré de galeries (Mc Donald). C’est un excellent grimpeur, jusqu’à 5 m.

Le domaine vital est de 0,05-0,73 ha avec une densité de moyenne en France de 10-60 ind. /ha. Les mâles et les femelles se dispersent quand ils atteignent la maturité sexuelle.

Etat des connaissances

Historique

Des fossiles de cette espèce ont été retrouvés dès le Pléistocène moyen ancien (interglaciaire Günz-Mindel) dans le Sud de la France (Fayard, 1984).

Etat des connaissances du campagnol roussâtre

Distribution actuelle

Le campagnol roussâtre est une espèce paléarctique largement répartie en Europe jusqu’en Sibérie. Il est absent du bassin méditerranéen, de l’Islande, de l’Irlande et du nord de la Scandinavie.

En Rhône-Alpes, l’espèce est relativement répartie, excepté dans les départements de la Drôme et de l’Ardèche où les données sont sporadiques. La faible présence dans la Drôme était déjà identifiée dans l’atlas national (Fayard, 1984).

Dans les autres départements, l’espèce semble bien répartie avec certaines lacunes liées probablement à un défaut de prospections, comme dans les départements de l’Ain (Bresse, Revermont, Bas-Bugey), du Rhône (Mâconnais) et de la Loire (plaine du Roannais). Dans les départements de Savoie et Haute-Savoie, l’espèce semble délaisser les grands massifs montagnards (Chablais, Mont-Blanc – Beaufortin, Vanoise, Maurienne).

Pour les départements de l’Isère et de la Loire, les données de l’atlas proviennent de la période d’avant 2005 et de la période 2005-2018. Pour les six autres départements rhônalpins, les données proviennent quasi-exclusivement de la période 2005-2018.

Ce campagnol est actif toute l’année. La reproduction se déroule généralement d’avril à septembre-octobre mais toute l’année si les conditions sont favorables. Les jeunes nés en automne se reproduisent au printemps suivant. 3-5 petits par portée, 4-5 portées par an. Selon le jeu de données régional, on constate un pic d’observation au cours de l’année autour du mois de juin, les mois fournissant le moins de données sont les mois de novembre et décembre.

Le campagnol roussâtre est observé jusqu’à 2400 m dans les Alpes et les Pyrénées (Mc Donald). En Rhône-Alpes, le jeu de données indique sa présence jusqu’à 2460 m à Oris-en-Rattier (Isère). Les données les plus basses en altitude proviennent des Oves sur la commune du Péage-de-Roussillon (Isère). La majorité des données provient de milieux situés entre 200 et 800 m d’altitude.

Le campagnol roussâtre semble commun en Rhône-Alpes, excepté en Drôme et en Ardèche.

Campagnol roussâtre, septembre 2007 @Jacques Gilliéron

Menaces et conservation

Campagnol roussatre, Le Grand Ratz, janvier 2016 @Chaudet Solenn

Le campagnol roussâtre étant essentiellement forestier est tributaire de la gestion sylvicole. L’enrésinement est préjudiciable pour cette espèce ainsi que le morcellement de ses habitats sans connexion possible.

Les populations de cette espèce présentent de fortes fluctuations en fonction des ressources alimentaires et constituent une part importante du régime de ses prédateurs : renard roux, chouette de tengmalm, belette…

L’espèce ne semble pas menacée à l’échelle régionale.

Rédacteur : Benoit FEUVRIER, octobre 2019