Genette © Jean-Michel Bompar

Présentation et description

La genette commune ou genette européenne (Genetta genetta) est la seule représentante en Europe du genre Genetta qui compte 13 autres espèces dans le monde, toutes africaines. C’est un petit mammifère carnivore de la famille des viverridés. Le nom vernaculaire français de la genette est un emprunt à l’arabe ǧarnajt, via l’espagnol gineta. En raison de son allure hybride entre félin et mustélidé, elle est nommée dans certaines régions chat-fouine, chat-martre ou chat-putois. On retrouve aussi le nom de chat des genêts et on note également l’usage abusif du mot civette, qui désigne en réalité un ensemble d’autres espèces de viverridés africains et asiatiques.

La genette est relativement aisée à identifier. Elle peut faire penser à un chat par sa taille, mais elle est beaucoup plus allongée, plus courte sur pattes, a un museau plus pointu cerclé de noir et de plus grandes oreilles. Sa queue épaisse est pratiquement aussi longue que son corps. L’adulte mesure environ 90 cm à 1 m, queue comprise, et son poids varie entre 1,8 et 2 kg. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel marqué. La couleur de son pelage rappelle bien certains mammifères africains : elle est gris fauve, avec de grosses taches brunes foncées ou noires suivant quatre ou cinq lignes sur chaque flanc, et le haut du dos est surligné d’une longue raie noire. La queue comporte des anneaux sombres, épais et réguliers. C’est un animal agile et élancé.

On dénombre actuellement 5 sous-espèces de genette (ITIS, MSW, 2018), dont seule Genetta genetta rhodanica (MATSCHIE, 1902) est présente en France. Trois autres sont localisées dans la péninsule ibérique et les îles Baléares, et une en Afrique du Nord. La genette est à l’origine une espèce allochtone en Europe, introduite à partir du Maghreb et aujourd’hui naturalisée.

La genette a longtemps été chassée, principalement pour sa fourrure. En France, elle est totalement protégée depuis 1972. Elle est également protégée au niveau communautaire et est inscrite à l’annexe III de la Convention de Berne de 1979 et à l’annexe V de la directive “Habitat-Faune-Flore” depuis 1992. Elle est classée LC (préoccupation mineure) au niveau national et régional selon l’UICN.

Carnivore, la genette se nourrit essentiellement de petits mammifères, surtout des mulots (49 à 78 %) (LEGER, RUETTE, 2010). Son régime alimentaire est complété par des mammifères de taille moyenne (écureuils, loirs) et des oiseaux (10 à 20 % au maximum). Quelques rares données attestent de prédations dans des poulaillers. Elle pourrait également s’attaquer à des proies aquatiques.

La période de reproduction de la genette est assez large. En captivité, des mises-bas sont observées toute l’année (ROEDER, 1979). Une période de rut principale est cependant avérée de janvier à mars, avec un pic des naissances d’avril à juin. En milieu naturel, une deuxième période de mise bas peut être observée à la fin de l’été et en automne. La gestation dure 70 jours (LIVET, ROEDER, 1987). Les portées ne dépassent que rarement deux, voire trois jeunes, qui s’émancipent cinq à six mois après la naissance, à l’issue du sevrage. La maturité sexuelle n’est atteinte qu’à l’âge de deux ans. L’espérance de vie de la genette s’élève à une dizaine d’années.

La genette est strictement nocturne. C’est à la tombée du soir, la nuit dans les phares de voiture, ou indirectement par piégeage photographique qu’on peut espérer l’observer. L’animal a un pic d’activité crépusculaire et en fin de nuit. Une période de repos en milieu de nuit est donc mise en évidence (LIVET, ROEDER, 1987) et la fréquentation de gîtes nocturnes, différents des gîtes diurnes, semble bien établie. Des cavités ou des auvents rocheux, mais aussi des arbres creux sont régulièrement utilisés (CUGNASSE, RIOLS, 1984). Le sommet de certains arbres ou des bâtiments peuvent aussi occasionnellement faire l’affaire.

Selon des études réalisées en Espagne, la densité des populations serait de 0,33 individus/km2, et 0,67 individus/km2 si l’on inclut les jeunes (PALOMARES et DELIBES, 1994). Cette densité diminuerait selon un axe sud-ouest – nord-est.

Etat des connaissances

Historique

L’arrivée de la genette en Europe a fait l’objet de toutes sortes de suppositions, des plus crédibles aux plus farfelues, et n’offre d’ailleurs toujours pas de certitude absolue. L’hypothèse la plus vraisemblable associe l’introduction de la genette à l’invasion sarrasine (MORALES, 1994) et une étude récente (GAUBERT, 2009) a permis d’établir que la genette européenne est bien issue génétiquement d’une population du Maghreb algérien. Cette étude balaye les suppositions d’une colonisation naturelle par un passage de l’Afrique du nord (Maroc) vers la péninsule ibérique lors de périodes glaciaires mettant en connexion les continents africain et européen. L’animal aurait été introduit comme animal de compagnie, probablement considéré comme utile dans la lutte contre les rongeurs. Le chat, plus facile à élever et à apprivoiser, aurait ensuite peu à peu pris ou repris sa place… La légende raconte aussi qu’en 732, après la défaite des Sarrasins, Charles Martel fut frappé par la quantité et la beauté des peaux de genettes et même par les animaux vivants dans le butin de l’armée vaincue. Il créa alors le légendaire Ordre de la genette (PERROT, 1820).

Si en France, la première mention publiée de genette remonte au XVIIIe siècle (ROUBAUD, 1774 in BUFFON, 1776), l’espèce est connue dans la région Rhône-Alpes depuis plus d’un siècle. Elle y était déjà mentionnée en 1869 (LAGARDETTE, 1872), mais avant la deuxième moitié du XXe siècle, elle était considérée comme rare. Installée depuis longtemps en Espagne, elle a traversé les Pyrénées pour coloniser tout le sud-ouest de la France. C’est donc naturellement par le Gard et l’Ardèche qu’elle est arrivée. Longtemps considérée comme présente essentiellement au sud-ouest d’une ligne reliant Nantes à Nîmes, au sud de la Loire et à l’ouest du Rhône, les zones de présence actuelles ont nettement évolué. Le fleuve Rhône est aujourd’hui une limite largement dépassée, notamment dans le sud-est. Les ponts ont probablement favorisé la traversée du fleuve. Deux mentions de genette sur le pont de Trinquetille, à Arles, au début des années 80 en attestent. Les coteaux rhodaniens qui constituent un habitat très favorable lui ont aussi permis de remonter le long de la vallée jusqu’aux portes de Lyon et probablement au-delà par les Monts du Lyonnais (1970 Affoux, 1978 Lentilly, 1981 Courzieu, 1995 Dardilly…) ou même le Beaujolais (capture à Chirouble, 1956). (ARIAGNO D., AULAGNIER S , BROYER J, BRUNET-LECOMTE P. 1981)

Dans la Drôme, elle est signalée depuis les années 1920 (LAVAUDENS, 1928, HUGUES, 1928) dans le Diois (MATHIEU, 1995). Dès les années 60, on la note aussi sur la rive gauche du Rhône à Saint-Vallier (1965) et même dans le nord du département à la Motte-de-Galaure (1965). Le rebord occidental du Vercors constitue également une voie de colonisation (Oriol-en-Royans 1980). Plus au nord, les données se font plus rares, mais une donnée de 1896 à Sassenage en Isère (HUGUES, 1928) dévoile une présence déjà ancienne quoique disparate et irrégulière dans ce département.

Le piégeage pour la peau a vraisemblablement ralenti l’expansion de l’espèce, voire menacé sa survie localement. Déjà, BUREAU en 1897 la considérait en voie de disparition pour cette raison. F. de CHAPEL (1929) dénombrait plus de 250 genettes piégées et tuées par an dans le seul département du Gard. De 300 à 400 peaux ont été vendues à la foire aux sauvagines de Toulouse en 1952 (ESTANOVE). SCHAUENBERG (1966 in Mammalia n°3) évaluait la capture annuelle entre 250 et 500 animaux prélevés chaque année en France.

Carte de l'état des connaissances sur la genette commune

Distribution actuelle

L’aire de répartition originelle de la genette comprend l’extrême sud de l’Afrique, une grande ceinture centrale subsahélienne et le Maghreb. En Europe, la péninsule ibérique et un bon tiers sud et sud-ouest de la France constituent la zone de présence régulière (LEGER, RUETTE, 2010). Dans cette zone, la dynamique des populations semble globalement positive et l’espèce est en expansion, colonisant des milieux a priori moins favorables, même en plaine. Elle est en progression assez nette dans les départements méditerranéens jusqu’au Mercantour et a même passé la frontière italienne en Ligurie.

Sa remontée vers le nord est aussi notable, même si la progression est lente et limitée à quelques axes assez évidents. Cette zone de présence dite encore « irrégulière » (LEGER, RUETTE, 2010) comprend la majeure partie de l’ex région Auvergne-Rhône-Alpes. Les populations y seraient davantage localisées aux milieux les plus favorables et l’abondance moins importante. Cette zone tend à devenir très régulière, notamment dans la vallée du Rhône avec de belles populations dans les ravins rhodaniens (ARIAGNO, 1984) et sur les contreforts est du Pilat. Le sud de la Drôme peut aussi être considéré aujourd’hui comme zone dans laquelle l’espèce est bien installée.

D’après l’étude de l’ONCFS (LEGER, RUETTE, 2010) qui réunit plus de 18 000 données sur toute la France, la présence de la genette est avérée dans 63 départements dont une vingtaine avec une occurrence marginale et dans 1 900 mailles 10X10 de l’Agence européenne pour l’environnement. On relève des observations jusqu’en Belgique et le nord-est semble concerné de façon de moins en moins anecdotique.

D’après les bases de données rhônalpines (LPO, Entre Amis) qui réunissent près de 500 mentions positives, majoritairement depuis les années 2000, on peut mesurer l’état des connaissances actuelles sur la présence de l’espèce dans la région.

 

Département Nb de données Nb de communes
Ardèche 303 57 % 123
Drôme 95 18 % 58
Loire 80 15 % 19
Rhône 40  7,5 % 18
Isère 11 2 % 11
Savoie 1 1
Haute-Savoie 2 1
Ain 1 1

 

Le nombre de mailles 10×10 dépassent 80 (sur 533) et les trois-quarts concernent l’Ardèche et la Drôme. Les données se répartissent entre observations directes, souvent de nuit dans les phares de la voiture, d’images indirectes par l’intermédiaire d’un piège photographique, de découvertes d’indices de présence, essentiellement des crottiers, et d’individus trouvés morts majoritairement suite à des collisions routières (près de 8 % des données LPO, 4 % pour les données ONCFS). Un peu moins d’une centaine d’observations de l’animal vivant sont rapportées. La majorité des données résultent bien de découvertes de crottiers, qui constituent de véritables mines d’informations.

En Rhône-Alpes, l’Ardèche constitue encore le bastion principal de l’espèce et le nombre de communes concernées est probablement largement supérieur à celui mentionné dans ce tableau. FAUGIER (Bièvre, 2010) évoquait pour sa part le chiffre de 147 communes. Dans le Nord du département, sa présence se concentre le long de la vallée du Rhône et de ses affluents (Doux, Ay, Cance…) sans qu’on sache bien jusqu’où sur l’amont de leurs bassins versants.

Pour la Drôme, la plus vieille donnée date de 1940 à Mirabel et Blacons (MATHIEU R). On peut noter que si elle semble absente du Vercors, la genette affirme sa présence sur les piémonts notamment occidentaux. Les coteaux secs et sableux au sud de la Drôme des collines sont déjà colonisés, ainsi que les vallons rhodaniens. Les Baronnies et le Tricastin constituent toujours les fiefs les plus importants. La vallée de la Drôme et le Diois, bien qu’offrant des milieux très favorables, ne présentent pas encore de données véritablement abondantes à ce jour même si elle est notée depuis la basse vallée de la rivière Drôme jusqu’au col de Grimone (G. DAVID, 2003) dans le Haut-Diois, et un effort de prospection serait là aussi nécessaire.

Pour la Loire, les données sont concentrées sur un petit nombre de communes, essentiellement dans les vallons rhodaniens et le Pilat. FAUGIER (2010) la donne présente dans les Monts de la Madeleine et du Forez.

Dans le Rhône, la continuité des populations avec celles de la Loire rhodanienne est logique et la progression vers le nord à travers les Monts du Lyonnais puis le Beaujolais est probable. Sa présence est également avérée dans les Monts d’or au nord de Lyon (ARIAGNO D com pers.).

Pour l’Isère, la basse vallée de la Romanche semble accueillir une population viable. La genette a même été notée jusqu’au Freney-d’Oisans.

En ce qui concerne l’Ain et les deux départements de Savoie, les données sont encore rares et ces départements semblent se situer à l’amont d’un front de colonisation actif. La vallée du Rhône apparaît là aussi comme un axe potentiel de diffusion. Des massifs calcaires offrant des contreforts rocheux bien boisés comme le Bugey pourraient logiquement voir les populations croître à l’avenir.

Dans le sud-est de la France, la genette est associée aux paysages plus ou moins escarpés émergeant dans la garrigue de chênes verts, de chênes pubescents et de buis. Les landes à genêts partiellement boisées, les vieilles châtaigneraies font aussi partie du cadre typique de l’animal. Les affleurements rocheux constituent un élément primordial dans le milieu de vie de l’espèce, tout autant que le couvert buissonnant et forestier. La présence de l’eau est aussi régulièrement mentionnée (FAUGIER, 2010) comme faisant souvent partie du cadre de vie, sans qu’il soit donné de justification précise. Ce n’est pas le régime alimentaire quasiment dépourvu de proies liées au milieu aquatique qui fournirait une explication. La nécessité de se désaltérer serait-elle une raison envisageable ? Certains milieux fréquentés, en Afrique notamment, sont complètement arides et dépourvus d’eau. Plus probablement, les milieux les plus favorables se trouvant sur des coteaux et vallons boisés, ils comportent en leur sein des ruisseaux. Ceux-ci, souvent intermittents d’ailleurs, sont fréquentés par la genette au même titre que n’importe quelle partie de son territoire. A noter aussi que les ripisylves du Rhône semblent elles aussi très régulièrement fréquentées d’après les images prises au piège photographique dans le secteur de l’île du Beurre en particulier.

Dans d’autres régions comme l’ouest et le sud-ouest, la physionomie de l’habitat de la genette peut être bien différent de ce que nous connaissons dans la région, ce qui démontre d’ailleurs une certaine plasticité de l’espèce. Ainsi, le relief et les affleurements rocheux peuvent être quasiment inexistants. Un milieu bocager peut même remplacer un couvert forestier continu. Le taux de boisement doit cependant a priori rester significatif, avec un maillage de haies conséquent et le maintien de vieux arbres creux. La présence d’un bâti par ailleurs relativement peu exploité peut remplacer les rochers, notamment les ruines ou les habitations isolées et abandonnées. Cette fréquentation semble rester occasionnelle et plutôt limitée aux périodes de repos.

Au vu des milieux les plus appréciés, on peut assez bien cerner les axes principaux de colonisation potentiels de nouveaux territoires par l’espèce, mais l’animal est toujours susceptible de créer la surprise.

Comme la plupart des carnivores, la genette est un animal territorial et solitaire. Les territoires des mâles ne se chevauchent pas et peuvent accueillir plusieurs femelles. Leurs dimensions n’excéderaient pas 10 km2. L’espèce est sédentaire.

L’ensemble des données montre une répartition altitudinale relativement large de l’espèce, depuis les plaines camarguaises jusqu’aux crêtes cévenoles et aux vallées des Pyrénées et du Mercantour. La genette s’avère cependant être un mammifère de basse et moyenne altitude ; la grande majorité des relevés rhônelpins se situe dans une fourchette entre 200 et 700 m. Quelques données dépassent les 1 000 m, en Ardèche (Saint-Joseph-des-Bancs, 1 200 m) ou en Drôme (Barret-de-Lioure, 1 300 m). Le facteur thermique et climatique des milieux fréquentés par la genette, avec des adrets plutôt bien exposés, apparaît assez déterminant. Cela resterait cependant à être confirmé par des études plus systématiques.

Bien que les données soient probablement encore insuffisantes et surtout dispersées pour avoir une vision vraiment fiable de l’état de ses populations, on peut affirmer que la genette est finalement assez peu commune sur l’ensemble de l’ex région Rhône-Alpes, avec une densité disparate. Si elle est assez commune en Ardèche où elle est bien implantée, elle demeure localisée aux biotopes les plus favorables sur l’ensemble de la Drôme, le nord de l’Isère, la Loire, le Rhône, et reste très rare dans l’Ain et en Savoie. Si l’on compare les données actuelles disponibles avec l’analyse de l’Atlas des mammifères sauvages de Rhône-Alpes éditée par la FRAPNA en 1997, on se rend compte qu’il y a finalement assez peu d’évolution dans la progression supposée de l’espèce vers le nord et la connaissance exacte de sa répartition. Un certain nombre de données anciennes ne sont pas accessibles facilement ou sont éparpillées dans la littérature ou les données personnelles.

Dans les départements limitrophes de PACA, si la genette est bien présente au sud comme dans le Vaucluse, elle semble beaucoup plus rare en remontant vers le nord, Alpes de hautes-Provence, Hautes-Alpes. Il existe une donnée près de Gap. En revanche elle semble assez bien représentée dans le sud de la partie auvergnate.

Menaces et conservation

Genette victime de collision routière © Jean-Michel Bompar

La genette n’est pas chassée, mais elle se laisse piéger dans des dispositifs qui ne lui sont pas destinés (cages ou pièges à mâchoires). Elle serait assez facile à capturer, même sans appât, surtout les jeunes individus. Les collisions routières sont également une cause importante de mortalité. Comme elle se nourrit principalement de micromammifères, elle peut être intoxiquée par l’ingestion de rongeurs empoisonnés (DIREN Rhône-Alpes, 2007). En Rhône-Alpes, la mortalité par prédation naturelle est peu étudiée mais semble marginale, la genette pouvant théoriquement servir de proie au chien et au loup, voire au lynx (LARIVIÈRE et CALZADA, 2001). Le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), surtout, et l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) peuvent également consommer des genettes sans que l’on sache s’il s’agit de captures ou de charognage (LIVET et ROEDER, 1987).

L’espèce est sensible à la fragmentation de l’habitat et à la destruction des linéaires de haies en bordure des espaces agricoles, cours d’eau et infrastructures routières. La destruction des milieux boisés, leur rajeunissement, ou le remplacement de forêts de feuillus en plantations de résineux monospécifiques lui sont aussi préjudiciables (RIGAUX et al., 2015).

La genette serait très sensible aux maladies, surtout à l’encéphalite de Carré (LIVET et ROEDER, 1987). Elle est également fréquemment sujette aux parasitoses à helminthes (LARIVIÈRE et CALZADA, 2001). Aucun cas de rage n’a été signalé chez la genette.

Les menaces pesant sur les genettes sont finalement peu étudiées. La reconstitution actuelle des populations est probablement due en grande partie à la diminution des destructions systématiques et du piégeage depuis 1972, année d’inscription de la genette sur la liste des espèces protégées. Le maintien du statut de protection de l’espèce est un prérequis pour sa conservation. La mise en place de dispositifs de franchissement des obstacles anthropiques pourrait faciliter l’expansion de l’espèce. La sauvegarde ou la restauration d’un réseau de haies et la conservation des vieux arbres comme les muriers est souhaitable dans les milieux agricoles. Des pratiques sylvicoles raisonnées favorisant les feuillus et préservant des boisements âgés lui sont également profitables (RIGAUX et al., 2015). Des efforts de prospection pour mieux cerner l’état des populations de la genette et ses mœurs permettraient aussi un accroissement des connaissances utiles à sa conservation. Pour ce faire, le recours au piégeage par boîte à fauve n’est en revanche pas indiqué, car il peut causer des décès notamment par stress (FAUGIER, 2015).

Rédacteurs : atelier naturaliste de la FRAPNA Drôme (coord. Didier ARIAGNO), novembre 2018